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9 novembre 2024 - 30 mars 2025

Arles Moderne

Pour son nouvel accrochage des collections, le musée rouvre un chapitre quelque peu oublié de son histoire qui s'ouvre avec l'arrivée d'un conservateur : Jacques Latour.

Pour son nouvel accrochage des collections, le musée rouvre un chapitre quelque peu oublié de son histoire qui s'ouvre avec l'arrivée d'un conservateur : Jacques Latour.
Brassaï, Sévillane dénudée, portfolio Les Transmutations, 1934-1935 © Brassaï - Grand Palais - RMN 2024

Fils de l'artiste Alfred Latour, archéologue de formation mais ouvert à l'art de son temps, Jacques Latour est le premier conservateur à introduire le concept d'exposition temporaire au musée dès sa prise de fonction, en 1949. A travers ses projets, très innovants pour l'époque, il ambitionne de faire du Réattu un musée de l'art du XXe siècle, type d'institution alors quasi-inexistant en France. Il fait entrer dans les collections de la ville les premières œuvres d'Ossip Zadkine, Valentine Prax, André Marchand, Jacques Hauer, Théo Kerg, Marcel Gromaire et bien d'autres, qui bouleversent le paysage culturel arlésien, encore très ancré dans l'Antiquité et les traditions provençales.
Il est aussi le premier à organiser une exposition Van Gogh à Arles, qu'il met directement en relation avec les artistes contemporains qui ont fait de la Provence une terre d'élection.
Cet élan révolutionnaire, interrompu par la mort brutale de Latour en 1956, sera repris immédiatement par un autre jeune archéologue, Jean-Maurice Rouquette. Organisateur de la première exposition Picasso dès 1957, co-créateur, en 1965, de la première « Section d'Art Photographique » dans un musée d'art en France, Rouquette cultive à son tour un goût particulier pour les artistes vivants, dont le musée est encore aujourd'hui l'héritier.
L'accrochage propose une relecture de cette « conquête de l'art moderne » en mettant en regard des œuvres exposées et acquises par Latour et Rouquette (peintures, dessins, gravures, sculptures, photographies), des documents d'époque puisés dans les archives du musée et des œuvres de la même période, mais acquises plus tard, dans l'idée de renforcer la collection moderne. Une manière de traverser, à l'échelle arlésienne, différents courants de l'histoire de l'art des années 1920 à 1960, du néo-impressionnisme au cubisme en passant par le surréalisme et l'abstraction.