Dans Circular Breathing, le sentiment d'une troublante intrigue s’agrège et se dissipe au fil des séries de scènes successives.

Des images des rues de Tanger, d’un navire en haute mer et de l’intérieur d’une mosquée se juxtaposent à celles d’un homme coupant du bois et d’une cigarette se consumant lentement dans un cendrier. Une femme âgée toute à sa lecture et de grandes mains épaisses chargeant un pistolet se dévoilent au côté de brins d’herbe et d’un insecte en gros plan traînant sa proie. D’un bout à l’autre de ces segments réapparaissent les mains d’une femme au piano. La musique, quoique faussée par les changements de vitesse, peut être identifiée comme Vexations d’Erik Satie.

Le titre Circular Breathing (respiration circulaire) renvoie à une technique pratiquée par les joueurs de cor et d'instruments à anche afin de tenir une note sans reprendre son souffle. Cette notion est ici utilisée dans la représentation de longues séquences composées de cinq scènes distinctes qui migrent vers le champ de la projection avec une précision mathématique.

Avec l’aimable autorisation de la Emanuel Hoffmann Foundation.